lundi, octobre 23, 2006

Le ruisseau

Une petite foule était assemblée autour du corps. Un enfant accroupi le tripotait du bout d'une branche maigre et effeuillée. Un murmure faisait vibrer l'air autour de l'attroupement. Aucun danger, pourtant la foule éprouvait une certaine angoisse. L'enfant accroupi continuait de faire bouger mollement l'épaule du cadavre. Il ne savait pas. Aujourd'hui, les gens ne meurent plus excepté quelques marginaux et quand ils trouvent un clochard mort dans la rue cela créé un effet de surprise évident mêlant peur et fascination morbide. Dizzy était amoureux d'une femme d'une quarantaine d'années qui, à l'age de douze ans, était une groupie de Nirvana. Des traits poétiques dessinaient sur son visage sa jeunesse envolée et, elle portait des sandales à talons pour montrer qu'elle était encore féminine.
J'essayai de la captiver, de la toucher en plein coeur. Tout n'est pas si simple pour éviter la menace de la solitude et du désespoir. Accoudés à la fenêtre, souvent, on regarde le ruisseau qui passe au pied de l'immeuble, un petit ruisseau sauvage qui s'écoule, depuis des millénaires, juste à côté du grand quadrilatère de béton, sauvé de quelques mètres seulement des projets des urbanistes. De l'autre côté, dans la rue, la petite foule se disperse et dans l'indifférence général la police du bien-être arrête un homme dont le sourire n'est pas assez convainquant.

jeudi, octobre 19, 2006

Un beau rayon de soleil

Un beau rayon de soleil clair frappa ma rétine. Je fermai les yeux. Je n'avais pas réussi à sortir du millier de labyrinthe. De nouvelles constructions d'aluminium et autres matériaux recyclés s'étendaient vers le ciel. Après les cages à lapins, ils avaient décidé de nous faire vivre dans des délires d'artistes concrétisés. Les investisseurs avaient embauché en contrat d'apprentissage des jeunes délinquants branchés pour réalisé le plus radical lifting urbain jamais vu depuis un siècle. Les habitations avaient changés de forme mais elle gardaient toujours leur fonction intrinsèque de déféquoire à pigeons. Il n'y avait plus de problèmes de chômage, les nouvelles installations crématoires tournaient à plein régime. Un double barbiturique coca coûtait dans les 5 dollars, deux fois moins que dix ans auparavant. Hier soir, je suis allé voir pour la première fois une performance artistique à la salle des fêtes municipales. Un ancien acteur porno après deux mois d'abstinence devait baiser sur scène pendant deux heures une vierge de 15 ans sans éjaculer. D'ailleurs à la fin, derrières leurs masques furtifs des gens applaudirent vivement l'acte héroïque. A la radio une pub me prodiguait ses conseils : Alcalinisez-vous ! Ne soyez plus radioactif ! Des rires résonnèrent derrière la cloison. Mon voisin, tueur en série renommé, rigolait avec sa femme à gorge déployée, ils repassaient des bandes magnétiques des enregistrements audio de son dernier meurtre, on entendait le cri d'un enfant assourdit par l'épaisseur du mur.

lundi, octobre 16, 2006

La parade (2)

Partir. Je voulais partir vers le wilderness mais je suis parti dans les ténèbres. Celles qui avalent le monde morceaux par morceaux. Emiettant chaque chose molécule après molécule. Comme il ne restait que dix minutes avant la destruction finale des espaces sauvages, j'ai décidé de conserver dix grammes de désert californien dans une petite fiole de cristal. Dix grammes de vieux désert dans une petite fiole bleu comme le ciel, c'était largement suffisant pour se souvenir. Ensuite j'ai pris à gauche, en direction de l'est, le soleil se levait me tracant la route d'or des rois, pour passer de l'autre côté par la petite porte en chêne. Hier j'avais 10 ans. Je me souviens du vieux poivrot qui traînait sur le banc à la peinture blanche écaillée du parc municipal, il avait fait l'Indochine, il gueulait ses histoires (je ne l'ai jamais entendu parler normalement) aux gamins de sa voix à l'odeur de vinasse aigre, comme quoi qu'il avait eu une panthère apprivoisé, dix femmes et toutes les putains d'Hanoï ! Il disait toujours : dans la légion ! Dans la légion ! Nous on pensait que c'était un capitaine corsaire et que la Légion était son bateau. D'ailleurs il avait une jambe de bois. Il nous disait qu'il avait perdu sa jambe alors qu'il chassait le Niakoué à la machette. On pensait que le Niakoué était une sorte d'animal sauvage, nous on savait pas. On savait pas. Ce jour là un scolopendre long comme son bras lui grimpa le long de sa jambe. Il disait que sa jambe était devenu rouge bleu et avait triplé de volume. Les médecins ont fait des tas d'incisions et ils ont retiré des litres et des litres de pus, des dizaines de seaux remplis à ras bord. Il fallait amputer. Ils lui ont donné un coup sec sur la tête pour qu'il dorme et quand il s'est réveillé, son lit était rouge de sang et sa jambe reposait à côté dans un bac. Un niakoué (apprivoisé comme il disait) était en train de découper au hachoir la jambe en morceau avec la précision que l'on doit à la ferveur du travail bien fait. Le Capitaine demanda : tu va en faire quoi de ma jambe face de cul mal torché (c'était bien, avec lui, on apprenait plein d'insultes) ? L'assistant vietnamien répondit dans son accent rapide, haché de boucher oriental : pour les cochons, pour les cochons, pour les cochons, pour les cochons. Puis un après midi le vieux est mort. Mais on ne s'en est pas aperçu tout de suite. Les gens continuaient à promener leurs bambins et à déambuler avec leurs clébards. Les gens n'ont pas fait attention, Il dormait comme d'habitude. Nous on courrait, on jouait au foot. Mais les gens n'ont pas fait attention aux mouches qui grouillaient sur la bouche grande ouvert et sur les yeux. Les gens continuaient à jouer à la pétanque à l'ombre des grands arbres. Nous on continuait à courir. Les pompiers sont venus et ont emmené le cadavre dans une grande bâche en plastique noire. Tout le quartier est venu voir le spectacle gratuit comme pour de vrai. Quand ils ont soulevé le corps une pluie drue d'asticots est tombée entre les lattes du banc. Le vieux a émit un énorme pet de désapprobation qui a résonné dans l'air quand les pompiers l'on plié pour le mettre dans le grand plastique noir (comme un sac poubelle mais en plus épais) , c'était les gaz de décomposition mais nous on savait pas alors on a ris. Un vieux appuyé sur sa canne se sentant concerné par la chose nous dit qu'il ne faut pas rire des morts que ça se faisait pas. Alors nous on a arrêté de rire. On a courut sur l'herbe et on a joué au foot. Les vieux disent toujours qu'on a pas connu leur époque qu'avant quand y avait pas à mangé on jetait les bébé à la rivière pour ne pas avoir une autre bouche à nourrir, on pensait qu'à manger tellement y avait rien. Après les pompiers sont partis et les gens ont recommencé à marcher, parler, s'agiter certains ne sont plus venu et d'autres les ont remplacé et le vieux banc a continué de se désagréger. Aujourd'hui il ne reste que les deux pieds et quelques morceaux de lattes pourries entre les graviers et les herbes folles. On continue à courir, on court dans les catacombes en bas tout en bas. Le serpent passe, trace sa route millénaire, son dos visible ondulant comme une mer d'écailles au dessus de la cime des toits. Nos eucharistie désormais sexuelles et morbides alimentent la grande parade, la rivière charrie des flots de nouveaux nés blafards presque amorphes. Il faut savoir nager quand le flot des évènements vous emporte ou alors vous coulez comme une pierre sans que personne ne s'en aperçoit sauf quand l'odeur de votre cadavre pourrissant finit par déranger le confort des voisins, quand le jus de votre puanteur finit par couler sous la porte et qu'il faut faire un détour pour ne pas glisser sur la flaque. Je ne sais pas combien de bébés ma mère et ma grand mère on emmené à la rivière avant ma naissance. Dix ? Vingt ? Mille ? De toute façon c'est pour ça que les hommes se sont toujours établis près des rivières. Pour se débarrasser des bébés en période de guerre ou de famines. C'est évident. Pour comprendre j'ai appris l'alphabet A B C D E F G H I J K etc... Puis les mots qui définissent toutes les choses du monde. Ensuite j'ai tout oublié pour apprendre par les sens. Quand l'univers sensible me fut connu dans son intégralité, j'ai décidé de me crever les yeux les tympans trancher la langue. C'est le moyen idéal pour voir l'esprit. L'esprit immaculé pur et originel. Puis j'ai quitté l'école car on n'y apprenait rien et je suis descendu jusqu'à la plage pour mater les seins vibrant des femmes. Courtney 16 ans, est venu a moi avec le feu du soleil avant le crépuscule dans les cheveux. On a fait des serments puis nous avons lié nos mains, nos langues nos cheveux nos corps sous la lune. A nous deux nous formions l'être androgyne d'avant la chute. Mais avant ça je montais sur les toits derrière l'orphelinat des filles et je les regardais se déshabiller derrières les fenêtres l'oeil brillant de lubricité reproduisant les rites orgiaques dionysiaques de la Grèce antique à mon petit niveau masturbatoire. Puis je suis descendu à la plage pour écrire des chansons tout en matant les seins des filles en cachant ma concupiscence derrière des lunettes noires. Le soir tombant sur la lumière rouge du soleil j'ai grimpé dans ma voiture, j'ai avalé une fameuse poignée de poison hallucinogène au goût de vomi sec et j'ai pris l'autoroute. L'asphalte ondulait comme le dos d'un reptile noir brillant j'avais du mal à garder les mains sur le volant mou comme de la guimauve. Une fois arrivé au lac primordial entouré de pins millénaires aussi froid et noirs que la nuit, j'ai posé mes vêtements sales et frustes sur un rocher et j'ai plongé dans l'eau glaciale. Je suis descendu à la recherche du fond, dans le silence et la froideur molle de l'eau. Dans ce lac vous pouvez descendre, descendre, descendre vous ne trouverez jamais le fond.

dimanche, octobre 15, 2006

La parade (1)

Dans la rue où les enfants jouent, regardent la parade passer où la pluie tombe doucement, là où les habitants étranges des collines ne viennent pas, au dessus des caves secrètes et honteuses, l'air chaud et doux des hauteurs passe le long des murs des vieilles maisons silencieuses, sur les visages juvéniles, le long des jambes gracieuses et dénudées des jeunes filles, sur le silence rugueux des antiques pierres, déformant le miroir froid de la fontaine. Les moteur explosent dans le silence lourd et serein qui reprend paresseusement sa place une fois les voitures grondantes passées. Les filles heureuses d'exhiber leurs corps désirables se pavanent. Les parents suent et économisent pour que leurs filles puissent se pavaner. Ne parle pas, ne regarde pas les autres. La parade a commencé. On s'est décidé à faire la course pour s'amuser. A de nombreux égards, par la suite on a fait que courir. Les ombres des branches pesantes témoignent gaiement du passage du vent, cours ! Cours avec moi ! Les enfants courent en rigolant mais la fin de la chanson est plus triste. Les affamés courent sur leurs membres aiguisés par la faim, courent et finissent par tomber les os brisés sous l'effort, cours avec moi ! Les enfants sous-alimentés courent les bras rougis de sang en rigolant. A l'intérieur du cadavre du président les problèmes de communications commencent à se développer et à se répandre à travers le monde comme une gangrène noire et puante. Les nouveaux projets de sociétés idylliques sont écris sur du papier toilette usagé et s'envolent au moindre coup de vent. La fille du ministre est sincèrement amoureuse d'un gauchiste looser crado qui a pour principales activités de cultiver son acné purulente, sa barbe de trois jours à la Che Gevara, et son goût pour les idéologies totalitaires périmées depuis la chute du rideau de fer. On est presque arrivés à la maison. La parade chante en français une mélodie trompeuse sur la joie de vivre et le soleil brûle, brûle, brûle; bientôt il réduira tout en poussière. Le carnaval grotesque s'ébroue, s'agite mollement, le serpent passe au loin, ses anneaux visibles entre les arbres des collines comme un fleuve d'écailles cherche à mordre sa queue, le phénix embrase le ciel, ses plumes tombent sur le sol, la forêt s'enflamme. J'ai attrapé au vol une poignée de silence. Je l'ai collée à mon oreille gauche. Mais la cacophonie hurlait ses notes violentes à mon oreille droite : un message que la prudence invite à ignorer. Pour courir plus vite j'ai arrêté la terre dans son mouvement pour atteindre le grand palais d'exil au pays de la fête foraine et des enfants de la nuit. Ne vous retirez pas encore dans vos appartements ce n'est pas encore tout à fait la fin, mes amis. Les docteurs impressionnés par son Q.I. de 250, n'ont pas su résister au désir de débattre avec lui des lois qui régissent ce monde et de ce qui arrive à la fin. Il était seulement possible de mesurer son immense culture générale qui contenait pratiquement toute les bibliothèques du monde qu'à la démesure de son arrogance juvénile. Il prétendait qu'à la table des matières du grand livre du destin tous les chapitres essentiels comportaient son nom, là où la masse anonyme des hommes n'est même pas évoquée. Cours, cours sans toucher le sol, sans voir le soleil ! Le docteur lui a tendu un stylo et lui a demandé de faire un dessin. Il a reproduit le jardin d'Eden, le Paradis, l'Enfer et la terre des hommes au milieu. Il a dessiné les seigneurs et les créatures, la chute et la vérité avant dernière. Tout ce qu'il y avait à dire sur les choses de ce monde et leur finalité. L'homme simple et honnête, quoiqu'un peu bête et borné dans ses certitudes, à la vue du dessin ouvrit la fenêtre et fit le saut de l'ange, les bras bien écartés, du haut du 83e étage du building pour aller s'écraser sept secondes plus tard, en éclaboussant les passants, sur le macadam luisant de crasse.

mercredi, octobre 04, 2006

Survie

Un soir j'ai brisé le miroir pour laisser les souvenirs les plus délirants et illusoires s'échapper. Au lycée j'ai survécu, maladif, puant, stupide, rampant dans la fange sous le joug de la sainte trinité du sexe (cul, chatte, nichons). éblouissantes les petites cochonnes se pâmaient, agitant leurs fesses joufflues à deux pas de mes dix doigts avides et tremblants d'excitation malsaine. Je rêvais et pensais constamment baise cul chatte nichons avale suceuse de glands bien épais sécrétions doigts bien profond bourrage de culs langues déliées au kilomètre salopes fesses écartées petit trou outragé défonçage au gros calibre de petits culs de salopes aux visages de déesses baiseuses jusqu'à épuisement. Une fille est venue, une invisible comme moi, elle faisait partie des sans amis, ceux qui rasent les murs pour ne pas se faire écraser par la masse des seigneurs. La fille la plus gentille mais aussi la plus laide que j'ai connue. Tout en elle faisait songer à la truie : ses fesses larges, ses mamelles pendantes, son visage grossier et boutonneux aux yeux perpétuellement ébahis et effrayés comme une bête qui va à l'abattoir. Elle voulait me donner tout son amour, la moindre parcelle de son être et moi je ne songeais qu'à me vider dans le premier cul qui me passerai sous la main. Elle me parlait Proust, Kant, Nietzsche, équations différentielles, vitesse de la lumière et moi je ne pensais qu'à la partie la plus charnue et la plus visqueuse de son être. J'en avait marre d'entendre sa logorrhée d'intello, refoulée, frustrée, alors je l'ai baisée. Sur la bouche. Mêlant nos haleines puantes d'adolescents mal lavés, crasseux, libidineux affamés de sexe. Le soir j'étais chez elle pour bosser les maths, enfin c'est ce qu'on a dit à sa mère. Sa mère nous dit bonsoir : reine du sexe, bonasse , un cul qui ne demande qu'à être bourré, des seins sublimes et bandant, chaude à faire griller toutes les petites queues d'ados boutonneux de cette terre dégueulasse. C'est à se demander comment une reine du sexe aussi bandante pouvait avoir un boudin à vomir comme fille. Elle a du l'adopter à la D.A.S.S. . Enfin on est monté on a bossé cinq minutes les exos de math et je l'ai plautée (surtout les nichons), elle sentait la sueur aigre mais je l'ai embrassé un peu partout. On est allé sur le lit (elle a mit une serviette pour pas salir). j'ai embrassé et léché son minou (comme dans les films) puant (comme les poissons morts flottants dans l'étang de mon grand père). Elle gémissait. Je voulais qu'elle me suce mais comme elle avait l'air effrayé j'ai pas osé demander alors je l'ai pénétré elle a gémit discrètement (je voulais qu'elle gémisse fort). Elle bougeait pas, elle regardait le plafond (j'ai regardé le plafond mais y avait rien) alors j'ai bouger le bassin pour la faire crier mais elle criait pas elle regardait toujours le plafond alors j'ai bougé un peu plus vite et j'ai jouit (elle regardait toujours le plafond). Elle a prit quelques kleenex sur la table de nuit, s'est essuyé la chatte (sans rien dire) et les a jeté dans la poubelle près de son bureau. Elle est partie dans la salle de bain j'ai entendu l'eau couler dans le lavabo pendant ce temps je me suis rhabillé, les jambes un peu molles. J'ai fouillé la poubelle pour garder un des kleenex taché de petites taches rouges en souvenir. Ensuite on a finit les exos, je suis parti. Les autres jours Je ne lui ai plus reparlé, éprouvant un sentiment mêlé de culpabilité et d'exaltation sadique nourris du rejet de toute ses tentatives larmoyante de dialogues. Puis sorti du bahut d'autres décors ternes, froids, artificiels se déploient devant moi : des gens exhibent leur banalité, boivent, achètent, mangent derrière des vitrines en double vitrage, des portes s'ouvrent automatiquement sur des allées nettoyées avidement par des robots que des pauvres techniciens de surfaces aux mines tombantes et inexpressives poussent dans la bonne direction. D'autres humains, de la catégorie supérieures des consommateurs, les contemplent bien contents de ne pas être des techniciens de surface, s'engorgeant dans leur petite supériorité et regardant avec fierté les enfants qu'ils ont engendré aux belles joues bien rouges et bien épaisses d'obèses gavés au glucose et aux graisse hydrogénées, eux-même Homo occidentalis en devenir regarderont avec amours leurs enfants/araignées biomécaniques suçant des portions regénératives au jus de merde synthétique. Je marchait à la suite d'un robot nettoyeur et son assistant humain dans une odeurs de citron propre et fraîche, les gens s'écartait docilement devant la grosse machine cubique en métal brillant dont les fanons léchaient avec avidité la surface crasseuse de l'allée centrale de l'hypermarché. Aujourd'hui les héros sont les techniciens de surface et les éboueurs qui racle les cuvettes des chiottes et nettoient le monde de la merde de la race des seigneurs, sans eux nous étoufferions, étranglés par notre propre pourriture, noyés dans notre propre pisse. Je regardai le sol fasciné par la brillance du carrelage couleur crème après le passage de la machine quasi autonome. Chaque carré reflétait la lumière parfaite des néons avec ses variations propre et tout les gens autour s'écartaient sans réfléchir, instinctivement comme une vague humaine décérébrée fendue en deux par un robot nettoyeur voguant sur une mer de carrelage crasseux. Je cherchai un lieu survivant. Hors du monde artificiel où s'engouffre avec violence l'existence prévisible de ce troupeau d'humains acéphales. Je prend mes sacs plastique , fait un signe de tête à la caissière qui me répond d'un hochement de tête lent et programmé, son oeil vide ne regardait rien. La vie n'est plus là, remplacé par un quotidien de surfaces plastifiées, agglomérées, rassurantes, lisses, fonctionnelles autogérées. De temps en temps les gens se souviennent de la vie, quelques instants, quand les catastrophes et les attentats illuminent leurs téléviseurs. L'angoisse d'insécurité, petite pulsion de mort, excite leurs cerveaux le temps de quelques pulsions électriques puis leur quotidien publicitaire automatisé les berce et les rassure à nouveau, les absorbe dans la glu douceâtre du cycle immuable de leurs journées identiques, sans surprises. Il me fallait un lieu survivant. Dehors les automobiles hurlantes foncent dans la nuit, tracent des lignes de mort que les pseudo-humains croisent de temps en temps réduisant leur vie de quelques années et leur corps à une trace rougeâtre où restent collés quelques cheveux et des fragments entres les aspérités de l'asphalte que la sciure ne parvient pas à décoller. Les mains crispés sur les poignées de mes sacs, je descend l'escalier de la bouche de métro zigzaguant entre les hommes presque morts aux mouvement ralentis, saccadés. En bas, les usagers sont calmes, alignés près des portes automatiques, le regard fixé sur le vide entre les deux quais, silencieux, attendant docilement la prochaine rame. Dans un coin près de la grille ronflante de la chaufferie, le corps recroquevillé d'un clochard gît dans le jus puant de ses vieilles nippes, une bouteille vide dans le creux de son bras étalé devant lui le long du mur et près de sa mains ouverte raidie et froide, comme un trophée, sa tête repose droite et figée.

samedi, septembre 30, 2006

Dans la nuit

C'est comme ça que je suis venu à elle. Dans la nuit. Céline, une américaine de 26 ans, née en Californie, une peau lisse sans défaut, des dents parfaites, un petit nez, des cheveux brillants comme dans les pubs l'Oréal. J'étais accro à sa sublime superficialité. Je n'avais besoin de rien d'autre, le superficiel c'est l'essence même de la beauté féminine. Mon regard fuit vers l'orient. Enfin je crois. Je trouve ça beau : vers l'orient. En réalité, je regarde les toits de la villes, mais vers l'orient ça sonne mieux. Sans bruit, j'ouvre les battants de la fenêtre, un courant d'air frais dégouline jusqu'à mes pieds. Le drap se froisse derrière moi. Dehors la nuit est calme, excepté un bruit discret et lointain d'autoroute. En bas, la rue est déserte, les voitures sont parfaitement alignées sous la lumière jaunâtre du réverbère. Près du caniveau, on devine les restes du passé pas totalement recouvertes par l'asphalte : quelques pavés foulés par des chevaux et des hommes morts bien avant ma naissance. Je prend le paquet de camels qui traîne sur le petit bureau éclairé par la lumière artificielle de la rue, grille une cigarette avec le briquet décoré d'une pin-up des années cinquante. Probablement décédée aujourd'hui. J'avale une fameuse gorgée de goudron. Je contemple l'ombre de la brosse à cheveux sur le rebord de la fenêtre, la fenêtre au cadre usé, au bois qui se désagrège, elle doit bien avoir un siècle cette fenêtre. Je ne pensais pas qu'à Paris on puisse trouver d'aussi vieilles choses authentiques, entre le béton et les tuiles. Un trouble s'agite au fond de moi. Une angoisse boueuse où je n'ai pas envie de patauger, une connerie genre nostalgie de l'enfance ou quelque chose comme ça. J'évite d'y penser. J'aurai aimé avoir un Destin style Ray Charles, avoir inventé la musique du vingtième siècle mais ce genre de truc grandiloquent ne résiste pas à l'usure du quotidien. En contemplant la masse jaunâtre et nocturne de la ville, je me dis que mourir à Hiroshima j'aurai aimé. Enfin, soyons précis, juste sous l'épicentre. Un flash, une milliseconde, sans questions existentielles de dernière minute, volatilisé tout simplement, réduit à l'état de poussière grise d'un magnifique nuage s'élevant dans la stratosphère et s'effondrant en champignon atomique; ou alors partir vers Mars, vers les colonies, « Nouvelles Frontières » jusqu'à – 40 % de réduction le vol Kourou/mont Olympe. J'aspire une nouvelle bouffée de goudron pulvérisé, plus profonde celle là, plus agréable aussi, mélangée à la fraîcheur de l'air. La vie continue. La mutation permanente de la molécule d'A.D.N., dont je ne suis que le réceptacle, percutée par les radiations se poursuit, imperceptiblement. Derrière moi, Céline bouge un peu dérangée par la fraîcheur de l'air, je jette ma clope par la fenêtre. Je me glisse entre les draps froids, je ne veux pas du contact de son corps, je ne veux pas de sa chaleur. j'aimerai être seul.

samedi, septembre 23, 2006

Au Roi des morts

J'avais réservé une table au prestigieux « Roi des morts » le restaurant le plus tendance de la ville. J'ai commandé un succulent foie de G.I.'s aux oignons confits, bien tendre, bien saignant, 20 ans à peine, de première fraîcheur, tombé le matin même à Bagdad. Elle a pris des testicules de djihadiste à la mode Al Zarkaoui, dans leur jus. En machonnant un bout caoutchouteux d'extrémiste elle me parle de ses problèmes siliconés, de ses six ans d'analyse, de son psychanalyste/gourou clone de Karl Marx croisé avec le Père Noël. Je l'écoute d'une oreille distraite, acquiesçant aux moments opportuns. Pour séduire une femme il suffit de satisfaire son petit Moi, l'ego est la première zone érogène chez la femme. Elle me parle de son mari tueur en série professionnel diplômé de la prestigieuse école Charles Manson, spécialisé en infanticide, en éventration de femmes enceintes, passionné par son job, qui ne prend plus le temps de la faire jouir par tous les orifices. Plus tard, au bureau elle me lèche l'anus en me caressant les bourses du bout des doigts, juste assez pour voir la peau se rétracter. Après avoir évalué la grande maîtrise de ses compétences je décide de la prendre comme assistante.

mardi, septembre 19, 2006

Camille For Ever 11/09/73

Un message d'un inconnu gravé sur un banc public : Camille For Ever 11/09/73. Un jeune de 17 ans, un pacifiste, vient tous les jours, inlassablement, dans le petit square ensoleillé du quartier regarder un vieux qui se contente de se dessécher en nourrissant les pigeons. Il ne ressemble à personne, à rien, c'est à dire à tout le monde; tout les jours il se contente de contempler fasciné la décrépitude du vieillard, là où on hurlait jadis notre folie enfantine. Dans la rue d'à côté la police tire à balles réelle sur la foule pour calmer les manifestants. L'enfance s'étale là sous nos yeux, arrogante et insouciante dans son éternité, jouant dans le bac a sable entre les crottes de chiens qui sèchent au soleil. Le jeune homme cache au fond de son coeur l'espoir désespéré, morbide et honteux d'assister à la mort du vieillard : simplement voir son corps tordu et usé tomber au milieu de la constellation de miettes de pain qu'il jette à ses oiseaux. Il lève les yeux et me demande anxieux combien de temps il lui reste. La lumière céleste de l'astre du jour ne fait pas disparaître cette petite angoisse mesquine et égoïste qui touche tout être humain au font de son âme. Quelque soit le décor, tout est opéra. Chacun joue son texte, sa partition au milieu du bruit et de la fureur, même si au final on oublie les seconds rôles, le rideau tombe de même pour tous.

dimanche, septembre 17, 2006

Je rase les murs

Des histoires de fantômes punk authentiquement nazes puants et merdiques
battant le rappel sortent de la partie la plus moisie de mon cerveau.
Des histoires de fantômes punk authentiquement nazes puants et merdiques
battant le rappel sortent de la partie la plus moisie de mon cerveau.
J'emmerde les punks. J'aimerai en attraper un, dans une ruelle, l'assommer et lui chier dans la gueule. Je le regarderai se réveiller et dégobiller ma merde. Je rigolerai ! Ensuite je partirai en courant parce que je suis lâche. Voir très lâche. Je rase les murs crasseux et taggés, je baisse les yeux pour ne pas croiser le regard des autres. Les autres, les morts vivants, font pareil. Enfin je sais pas puisque je regarde le sol. Je vois surtout des chaussures qui piétinent le trottoir et j'entends les échos de ces battoirs sur le macadam comme le rythme d'une musique destructurée d'artiste ultra contemporain qui ne signifie rien et que personne n'écoute et qui ne finira même pas oublié puisque personne ne le connaît ! Y a aussi les pieds dégueulasses et puants des mendiants qui m'empêchent de raser les murs. Pour me venger je fais semblant de trébucher sur leur sébiles, leur vielles boite de conserve pourrie remplie de monnaie, en réalité je shoote dedans ou alors des fois je marche sur la queue ou la patte de leurs chiens à peine plus galeux qu'eux et quand il couine de douleur je m'éloigne, j'accélère le pas, en rentrant la tête dans mon imper et en ricanant. La foule des autres, des morts vivants, finira par me dévorer si je baisse ma garde donc je rase les murs suintant de merde et de pisse, en regardant le trottoir dégueulasse et puant.

dimanche, juin 11, 2006

Mon maître que je voulais tuer, sans doute le plus connu des tueurs en série, est mort.
Il déménageait à la Los Angeles médiévale quand je lui dis :
Les abattoirs sont nos inconscients de cannibales génocidaires frustrés.
Il dit : l'enjeu du récit polyphonique de ton émancipation par toi seul,
la vengeance de l'anti-héros, construit tout le potentiel horrifique de l'affaire.
Depuis trois ans, le rythme du contrôle des marchés
pleinement assumé par le souverain résonnait dans l'articulation du réel,
et c'est une réaction en chaîne dans les insaisissables dimensions de mon cerveau.
Une créature traîne à la lumière du soleil et règne en maître sur les choses.
Après plusieurs années cette grande famille,
héritage des descendants de l'effondrement de l'empire romain,
refait toujours le même film.
Nous avons depuis très longtemps refuser ici d'aborder la question de la double identité
sous la torture urbaine, notamment à travers le monocle d'un jeune type onirique,
redoutable, qui cherche d'avantage le reflet réel du livre qu'une streap-tiseuse,
fée clochette du ghetto de la vieille Europe
et s'il flambe c'est avec le pouvoir que tout homme normal souhaite.
Tranquillement conscient, j'ai deviné la fin du monde, les pistes pour la débusquer
et constaté le postulat de ma propre perte.
Mes peintures raillent tout savoirs, mes tableaux tuent tout les contextes.
Céline vit a Paris depuis une dizaine d'années,
femme de tout juste vingt six ans, foncièrement pleine d'idéaux naïfs,
à la personnalité monolithique a-scolaire, un peu béate,
diabolisée à l'extrême elle devient le drame humain traqué contre deux packs de douze.
Très proche du monde, il suffira que celle-ci démente le bonheur de l'humanité
avec son air balourd pour que la réalité commence enfin.
Elle était pour moi représentative de l'ultime étape avant la réponse.
La demoiselle consommait depuis longtemps des tonnes d'instants,
protagoniste animatronique de l'histoire se faisant passer pour quelqu'un qui illumine
les rangées des bus et des métros,
elle me frappait dans sa manière de dormir,
chose qui n'avait été vu que par moi,
environnée seulement d'amour calmé.
Mon sommeil en sourire, je réside ici.
Une fois je me suis couché au-delà d'un forever.
L'action devait coïncider avec l'émergence du monstre guéri et incurable.
Le gamin ouvre le feu sur la classe.
Vous avez fait de moi des morceaux éparpillés devant la télé.
Comme à mon habitude je voulais la rêverie de mon destin et des seins nus.
La mort cherchait une nouvelle chasse, elle la trouva dans l'affaire des missiles,
dans les motivations au mondialisme, elle la trouva également dans l'histoire
de ce monstre mangeur d'enfant, représentatif de la véritable humanité.
J'ai pénétré la Mégalopolis de béton et y devint un autre personnage.
Nous devons aux petites histoires,
écrites comme des tubes de l'été pleines de secrets
qui brûlent tellement qu'on oserait pas y toucher,
l'abomination de nos vies de primates bipèdes.
Un constat de police va m'être fatal.
On se passera de l'infini, la vie réelle est bien antérieure à la conscience.
Aujourd'hui , croulants sous le bleu du ciel,
comment se débarrasser de la conviction d'exister ?
D'où la prolifération depuis l'antiquité des jeux vidéos.
Mais peut-on codifier l'angoisse du suicide ?
L'eau troublée de la fontaine a rendu l'âme.
Les gens de la fusée responsables de la destruction du dernier lieu de résistance
de tout le pays décollent pour accéder au Paradis.
Mon avis hors du champ des cameras :
je n'ai plus besoin de stimuli émotionnels.
Il a répliqué :
connais-tu ce qui semble lier étroitement Jim à Courtney ?
Mais j'oublie : nous nous perdons.

samedi, mai 20, 2006

Vous devenez de plus en plus décédé

Vous devenez de plus en plus décédé.
C'est absolument ce qu'aurait dit le Dr Mulholland,
une pointure des expériences génétiques,
Celui-ci introduira simultanément
une joie et une souffrance dans le cerveau palpitant
de l'homme à lunettes.
Il est dingue de jeunes femmes,
celles-ci s'amoncellent, bâillonnées,
pourrissant dans un coin de son cerveau malade.
Fait-il la même chose tout les soirs,
dans ce coin perdu d'un ailleurs qui meurt,
jusqu'au moment de l'heure fatale
de la métamorphose fondamentale ?
Regardez bien l'image mystérieuse
du roi des morts déguisé en orgueil collectif.
C'est ainsi, que sans décodeur,
l'inconnu, une malformation à la main,
prisonnier de la politique du corps,
se masturbe et éjacule plus loin que la veille.
Près d'un million de cancrelats rampent
dans ma chambre, sur les murs, dans mont lit.
Tandis que la nuit , les pâles femmes cannibales
grattent à ma porte sans grande discrétion.
Des tueurs en série convainquent
ni plus ni moins la dictature démocratique
de la nécessité de l'abatage des masses humaines.
Sa dernière crise d'amour fou
transformée en clichés hollywoodiens
était devenue le roman de son double.
Un sourire très ambigu et angoissant
s'inscrit sur son visage,
elle se masturbe
avec une statuette achetée au Japon.
Aucun érotisme dans la vision de ces lèvres humides,
juste une excitation addictive et douloureuse.
Assez !
Il s'est identifié au concept de démolition
du mâle dominant et glorieux
pendant toute la durée de son identité d'emprunt.
Une réflexion sur les murs des toilettes :
Alexandra aime les grosses bites.
Baiser ton visage Angélique fut bien pire
que de remplir toutes les autres.
L'envie de femmes continue
de me tordre les tripes 24 heures sur 24,
des call-girls posent leurs corolles
sur ma bouche avide.
Quelques chiens mangent
des excréments sur le trottoir.

Il ne semble pas se passer quelque chose.

Les monstres invisibles s'engouffrent dans la vie.

samedi, mai 13, 2006

Modus Operandi - a la recherche du mot

Modus Operandi – A la recherche du mot
Les fées aux formes généreuses, ne seront jamais des esclaves obéissantes,
elles savent, ancestrales et modernes, faire jouir par les trois orifices.
Nos âmes, croisement entre des centaines de bombe d'une utopie nazie
et de politique du café communiste se flétrissent dans un monde radioactif.

Impossible de se protéger de sa propre férocité
malgré l'état actuel des forces militaro-psychiatriques.
Le premier soir, vers minuit, je me masturbe sur les blondes décolorées,
les femmes objets, les salopes cybernétiques.
Je pouvais me branler pendant des heures, au point de me faire mal.
C'est la vie encore ! Il n'y a pas de honte !
Puis, brutalement, je voulus me placer dans la chronique faits divers
devenir une version masculine de Kâlî.
Je voulais être plus Américain qu'un Américain (même très discrètement)
encore fallut-il que mes yeux eussent la bonne couleur.

Il y a des mois, comme d'habitude,
on racontait que les artistes pousse-au-crime encourageaient
les investigations de la police traquant les tropicalités trop affichées.
Où sont les documents inédits chargés de dispenser
une anatomie, une satire de la vie ?
Sans doute pas dans les chroniques relatant la vie de mon père :
personne n'a entendu parler de lui. Sale comme un chien,
lubrique comme un porc, ivrogne écumant tout les troquets,
trafiquant d'armes sodomisant la propre fille d'Hitler et la terre entière.

J'ai convoité les seins de la femme du directeur
tellement supra-normaux que ça en fait peur
très belle mais une fois montée,
elle devient l'héroïne de l'histoire d'un vrai monstre où
son visage de terre cuite et sa bouche
s'offraient à ma jouissance.
Je comprend qu'on puisse ne pas aimer,
du moins avant la fin des contractions du pylore,
le décalage entre le super-héros à la carrure quasi-divine
et le masturbateur mal fichu qu'on éprouve
face au contenu d'une mythologie psychanalytique
nécessaire à l'existence.

Dans ma demeure, villa de 15 millions de dollars où se trouvait mon corps d'enfant,
près de la galerie du jour, jardin d'une sorte de vision mentale fractalisée,
là, où je voyais des démons et mon futur de fauve
parcourant la ville à grande vitesse dans une limousine :
Les yeux réels s'y cachaient.

Au dessus de la stratosphère, la cabine spatiale tournait encore.

En y réfléchissant, je n'avais jamais vu une ère de paix.

J'exprimai le verbe

dès lors une boule de feu incendia mon être.

Fuir. J'en avais l'intention.

lundi, mai 08, 2006

Hier

Hier un oiseau est rentré chez moi par la porte du jardin que j'avais laissé ouverte. Un merle noir brillant au bec orangé. Il a fait le tour du salon en volant et piaillant, j'ai essayé d'ouvrir la porte en grand pour qu'il puisse s'échapper mais j'ai pas eu le temps. Il s'est fracassé sur la porte vitré et il est tombé avec un bruit mat. Je l'ai pris dans mes mains, il était tout chaud. Et puis j'ai sentit sa vie partir, c'est assez étrange d'ailleurs, on sent vraiment que quelque chose s'échappe

mercredi, avril 26, 2006

face aux attentats

Face aux attentats et à la gloire perdue de jadis
même s'il existe en fait des illusions plus fertiles encore
que le sperme et communément admises,
je ne comprendrai jamais la sombre loi des morts.

A l'époque au milieu des faits divers et de la mode le monde n'existait plus.

L'horreur et le bonheur d'être humain
avait fait de moi le roi des morts.
Replonger dans les fragments de notre histoire perdue.
Sonder les archives de notre intimité maladive
et gangrenée jusqu'à l'os.

Il n'y a qu'à se souvenir.

L'aisance de ta grâce n'avait rien de marquant.
Ta beauté n'offrait pas la musique
qui rend hommage aux femmes
de la mythologie américaine.
En ton nom les poètes n'ont rien écrit,
peut être à cause de ta banalité couronnée.
L'équilibre de tes nerfs était finalement sans importance à mes yeux.
Pour te remplir, il fallait avoir un goût immodéré
pour la chair flasque de celles qui sont insipides.

il existe en fait de vains espoirs,
chacun sait recueillir et emmagasiner sa pourriture
mais personne ne sait vraiment aimer.

mardi, avril 18, 2006

Le bord du lac

Le bord du lac fut merveilleux pour enterrer votre corps.
Une demie heure avant, j'avais compris et assimilé
ce qu'étaient les divertissements les plus sadiques.
D'autant qu'après cette accumulation de sévices,
je n'avais aucune raison de ménager cette barrière de peau.
En fermant les yeux mécaniquement,
j'éprouvai le besoin de sentir votre vie entière palpiter entre mes doigts,
de voir vos yeux se révulser et d'entendre le cri sans voix.
J'éprouvai donc le besoin de baiser et l'impression
que je ne puisse pas dire : « ouvrez les cuisse ».
Dans cette ville qui détient tout les pouvoirs sur les hommes,
qui nous a constamment ébloui, amputé, détruit, depuis des siècles,
Je suis nerveux et excité.
J'avais dit : « vous êtes toute les femmes ».
Alors vous avez ri. D'un rire froid, amer, carnassier.
La normalité est monstrueuse.
J'ai regardé le bord du lac et, ne comprenant pas votre abomination
vous avez recommencé votre rire froid, amer,carnassier. Banalement douloureux.
Au bord du lac, vous êtes morte.
J'ai effacé votre sourire ignoble à coup de pierre.
Vos dents brillaient sur le sol comme des étoiles ensanglantées.
Au loin la ville brillait des lumières malsaines
des téléviseurs et des néons agressifs, vide de gens.
Votre rire froid, amer carnassier résonnait encore dans ma tête.
L'obscurité magnifique emplit vos orbites
lorsque j'arrachai vos yeux immondes affreusement déçu
puis j'ai écrasé sous mes pieds leur matière visqueuse,
J'avais envie d'entendre la chair de vos seins gicler
pour moi c'était magique de voir votre corps s'éteindre
comme un jouet sans piles.

Au bord du lac,
je vous retrouve maintenant,
charogne pourrissant sous la terre.

samedi, avril 15, 2006

On a pas besoin de colmater la brêche

On a pas besoin de colmater la brèche.

On peut de toute façon continuer de graviter autour des néons agressifs.

On débarque d'une petite ville. On apprend l'histoire-géographie. On bosse au Macdo. On se demande quand. On rode la nuit. On voit une belle meuf. On kiff. On parle. On baise. On dort. On se réveille. On prend le metro. On bosse à la caisse. On sort en boite. On boit. On rencontre des Bourgeois con et décadents. On devient peintre. On aime le sadomaso. On signe un contrat. On fait un film. On baise des culs. On devient riche. On s'emmerde.

Toujours les mêmes choses comme un fardeau.

Comment identifier les liens complexes entre crimes et châtiment ?

Ce serait une erreur de chercher un sens à cet enchaînement de faits.

Processus :
1° développement intra-utérin
2° Naissance
3° Croissance et maturité sexuelle
4° Transmission des gènes
5° Mort et décomposition

Après une soirée, elle pensait s'offrir à lui.
Dans un regard muet, elle éprouvait les mêmes désirs génétiques que l'homme qu'elle revendiquait, si vieux, si riche.
A une échelle individuelle, elle suit cette trajectoire comme s'il s'agissait d'un acte délibéré. Pourtant il y a là, sous-jacent une résonance héréditaire.

mardi, avril 11, 2006

mon réveil, c'est un deuil

Mon réveil, c'est un deuil :
Je soupire, deux ou trois fois, ce genre de chose empêche d'agir.
Je sais que le printemps était pour nous un aspect de notre histoire.
Aujourd'hui des oiseaux se transforment en printemps étés automnes hivers,
des morts (faits maison), une vingtaine rivalisent avec le processus de paix,
le soleil sur les cendres des nuits, les usines, le détroit de pourpre,
part à petit feu pour allez voir ailleurs.

Avant :
Plaisir d'un dernier baiser violent et inédit dans une gare,
je lui dit : terriblement frustrant.
Tu m'annonças quand tu vins, nymphomane très italianisée, cils noirs, peu de bijoux, cheveux noirs, robe noire.
Je tenais donc à forniquer, la respiration triomphante et la voilà engagée du haut de ses talons.
Après la résistance de rigueur, c'est la chambre où cette frémissante nudité se trémousse dans son corset présente tout les signes extérieurs de l'excitation sexuelle et sait les rendre sublimes.

Après :
Le désert.
C'est introduire pour toujours, un trouble imprévu :
la plainte lancinante avec laquelle s'expriment mes envies dévorantes.
Peu à peu, mes serments se délitent sur fond de débauche.
Le fragment d'amour au bout du compte se dissout.
J'ai pas hésité, je me suis tapé la tête contre les murs.

lundi, avril 10, 2006

19 janvier

19 janvier
Du haut de l'Empire State Building, l'homme,
après avoir écouté les deux types
qui prétendent être explorateurs de l'ouest américain,
décide d'abandonner son métier d'artiste consensuel international.

Il laisse quelques mots sur une toile :
j 'aurai toutes les réponses.

Cette histoire de gens beaux et de leur monstruosité
qui filtre derrière leurs pensées
matérialise la liturgie de la violence.
Ils se sont résigné à vivre jusqu'à l'envie de douleurs,
languissant dans un véritable cauchemar.
Voilà pourquoi ils reçoivent
un an d'enseignement à la nécrophilie,
la nuit, dans les sous-sols
où l'on décapite les victimes.
Au centre du catalogue érotico-horrifique,
il y a des grandes messes dédiés
à aucun culte, à aucune religion,
mais a la dissection de corps filmés
pour divertir les fantasmes des parents
au point d'en crever.

Au fond de sa bluette érotique,
elle ne peut supporter le désordre sur ses meubles,
mais derrière ce mélodrame de la femme au foyer
il y a caché des bribes de monstruosité.
Elle est a peu près normale,
pourtant de ce côté,
son amant posera ses mains autour du cou
du cadavre presque consentant
de la jeune fille en lui adressant un sourire,
après quoi il mangera l'enfant dans la baignoire,
avec tendresse.

mardi, avril 04, 2006

Mercredi 9 septembre.
Il errait dans un village isolé.
Je l'entendais, monstre palpitant, psalmodiant,
dans les combles du monde;
il se contenta en souriant
d'envisager la destruction finale
d'un couple et de leurs deux enfants.
Il fût un temps déstabilisé par les instincts,
plus souvent éprouvés
clandestinement dans son oeuvre,
A l'instar du cancer spirituel
qui ne cherche jamais
à vous prendre à revers.

Là, reconstruire, encore et toujours,
sans interruption,
les dures lois de la conscience sociétale.
A l'aube du XXIe siècle, scannerisé, l'homme ne meure plus.

Jeudi matin,
je suis un fan du Docteur Jekyll et Mister Hyde
mais n'allez pas croire
qu'après une ridicule démonstration de votre beauté
qui ne poursuit d'autre but que de faire
un état des lieux de votre système uro-génital,
je vais combler mon envie féroce de viande.

L'éclairage brutal qui vient retracer
les éclats de violence
jetés sur l'écran en relief de la pensée :
Peu troublé de mettre en confiance par son charisme
plus la personne est jeune
plus il se délecte du spectacle de la candeur violée.
Elle continue à ricaner à tout bout de champ
et devient la pure représentation
de la victime inconsciente.

Nous vous avons montré des objets classés,
de vieilles valeurs et des frustrations;
elles font corps sans traces visibles
de révélations.

En réalité, il s'accroche.

dimanche, mars 19, 2006

Dans le magazine Ange des Ténèbres, l'hebdomadaire californien pour lequel il réalise un
reportage :
Sans être révolutionnaire, la lecture de l'article consacré à l'un des plus grands créateurs et a son alchimie avec le punk rock diesel de 1983 à 1991, pousse l'enquête parmi les grandes gueules de Liverpool à la fin du siècle dernier. Les artistes dissidents se retrouvent dans leurs galeries : des éléments parasites qui n'en font pas trop, et l'accumulation d'une multitude d'informations et de provocations confirme la rumeur qu'enduits d'une épaisse couche d'opportunismes et d'argent, la plupart s'ingénient sans vergogne à piller l'histoire du psychisme des moteurs à gazon.
Le papier est blessant pour un pape pas trop jeune, une surenchère systématique sur les capacités physique de cette pédale stéroïdée et heureuse qui confirme qu'en général il n'est pas obligatoire de bander pour l'emporter. De plus la révolution scientifique est quasiment en connection directe avec le lobby des armes et de la justice; elle provient effectivement de l'impossibilité de baiser et transforme le journalisme en police judiciaire.

Le lendemain,
Courtney, une débutante de 21 ans, périlleuse,
bisexuellement frémissante,
la crinière crépitante comme une averse
fait aussi une brève apparition :
« Vous êtes une des rares, sans exagération aucune,
à me donner vos charmes au moins autant que votre amour rose bonbon ».
A l'amour fou, difficile à maîtriser, morbide qui ronge l'âme de son amant, la belle répond :
« baise-moi ».

De même que les monstres
nous avions ce goût nouveau effroyable
pour les corps et les entrailles des femmes
entre excitation sanglante et streap-teases suicidaires.
Il parcoure avec ses collègues leurs vies truquées, soumises,
certains savent à peine reconnaître leurs jolies compagne-androïdes
immortelles, aux contours esthetiques.
Un couloir, une logique interne, presque une anomalie,
ces chambres étaient nettes et froides,
au coeurs de ces banlieues, là, c'est l'enfer.

Qu'importe :
Parce qu'elle a expérimenté l'expérience inoubliable
dans des positions très suggestives, improvisées,
j'ai été docile, j'ai accepté de faire le chien,
j'ai en outre la laideur de la beauté car je suis le sang noir de Lucifer.

Le bébé lui échappe des mains.